19 avril 2013 834 mots, 4 min. de lecture Dernière mise à jour : 28 novembre 2023

Pourquoi 50% des startups meurent dans les 5 ans

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Il y a beaucoup de controverse autour du taux de survie des jeunes entreprises. Un taux de survie de 25% après 7 ans est souvent mentionné mais il n’y a pas vraiment de preuve scientifique que ce chiffre soit exact. […]

Il y a beaucoup de controverse autour du taux de survie des jeunes entreprises. Un taux de survie de 25% après 7 ans est souvent mentionné mais il n’y a pas vraiment de preuve scientifique que ce chiffre soit exact. Des statistiques françaises permettent de faire la lumière sur la situation et nous rappellent que bien se préparer (notamment via une étude de marché) est essentiel pour réussir dans l’entrepreneuriat.

Des chiffres ont été publiés par l’institut français de statistiques INSEE. En 2006, 286 000 entreprises ont été créées. Cinq ans plus tard, la moitié d’entre elles sont encore en vie.

Cela complète d’autres chiffres que nous avions collecté et réuni dans cet article ainsi que ceux concernant le taux de survie dans les zones franches.

Les taux de mortalité des startups en fonction du pays

  • Canada : 60 % de taux d’échec dans les 5 premières années. Source: Statistique Canada (PALE)
  • France : 49,5 % de taux d’échec dans les 5 premières années. Source : Insee
  • Tunisie : 39 % de taux d’échec dans les 2 premières années. Source : BTS (Banque Tunisienne de Solidarité)
  • Pays-Bas : 50 % de taux d’échec dans les 5 premières années. Source : CBS (Statistics Netherlands)
  • Etats-Unis : 50 % de taux d’échec dans les 4 premières années. Source : US Census Bureau (BITS)
  • France : 50% de taux d’échec au bout de 5 ans (source INSEE)

Le taux de survie des entreprises varie en fonction de certains facteurs

L’étude va au-delà du simple calcul du taux de survie et donne quelques informations hautement essentielles sur les facteurs qui influencent la survie des startups.

Le secteur d’activité influence le taux de survie

  • Les entreprises dans les secteurs du commerce et de la construction sont celles qui ont les plus faibles chances de survie (45% et 47% respectivement)
  • les entreprises dans le transport et les services B2B ont les meilleures chances de survie (61% et 58%)

D’après l’INSEE, le taux moyen de survie des entreprises à 5 ans est de 50%

Le capital de l’entreprise influence son taux de survie

Le capital utilisé pour démarrer l’entreprise influence positivement la survie des entreprises. Les deux tiers (2/3) des entreprises sont créées avec moins de 16000 € de capital et 1/3 avec moins de 4000 €

  • 44% des entreprises créées avec 4000 € ou moins sont encore en vie après 5 ans
  • 60% des entreprises créées avec plus de 40000 € sont encore en vie après 5 ans
  • 66% des entreprises créées avec plus de 160000 € sont encore en vie après 5 ans
  • Le taux de survie des entreprises est 50% plus élevé que celui des indépendants

Le niveau d’éducation du fondateur influence le taux de survie de la startup

Les entreprises créées par des titulaires d’un diplôme universitaire de troisième degré ont 2 fois plus de chances de survie que les entreprises démarrées par une personne sans diplôme.

La réalisation d’une étude de marché

Ce que d’autres études nous indiquent aussi c’est que le taux de survie est influencé par la réalisation préalable d’une étude de marché.

 

Conclusions et conseils pour le lancement de votre startup

Si vous êtes sur le point de démarrer votre entreprise assurez-vous que vous utilisez tous les leviers possibles pour augmenter vos chances de succès:

  • démarrer une entreprise de services B2B
  • disposer d’un capital d’au moins 40000 €
  • vous assurer que vous ou vos cofondateurs ont une maîtrise ou un doctorat

Mais le secret de la réussite est-il aussi simple que cela ?

En fait, l’étude de l’Insee est purement descriptive et ne va pas au-delà des chiffres. Nous pensons que ces chiffres doivent être analysés plus finement.

La première question qui se pose est de savoir comment la moitié des entreprises a fermé. Ont-elles fermé parce qu’elles ont fait faillite ou ont-elles fermé en raison de facteurs qui n’ont rien à voir avec la rentabilité de l’entreprise ?

Le transport a le plus haut taux de survie parce que les coûts d’investissement initiaux et les barrières à la sortie sont élevés, motivant ainsi les fondateurs à tout tenter le plus longtemps possible pour ne pas perdre leur mise initiale ? Ou bien le transport est-il objectivement plus rentable que d’autres secteurs ?

Pour finir qu’est-ce qui fait que le capital est corrélé au taux de survie des entreprises ? Le capital est-il un antécédent de la survie ou seulement un indicateur de présence d’autres facteurs qui eux ont un impact véritable ? Par exemple un capital élevé ne traduit-il simplement pas le fait que les fondateurs sont plus âgés et ont eu le temps de mettre de côté une somme plus élevée ? Ainsi le capital serait un indicateur de maturité du fondateur, facteur qui serait dès lors le véritable antécédent de la survie.

 



Publié dans Entrepreneuriat, Recherche.

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