21 novembre 2022 1295 mots, 6 min. de lecture Dernière mise à jour : 24 novembre 2022

Qu’est-ce que le cybersquatting et comment s’en protéger ?

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Le cybersquatting est une pratique répandue sur Internet. Il vise à profiter de la notoriété d’une marque ou d’une personne pour attirer des utilisateurs sur sa page. C’est un procédé se basant sur les fautes de frappe retrouvées dans les […]

Le cybersquatting est une pratique répandue sur Internet. Il vise à profiter de la notoriété d’une marque ou d’une personne pour attirer des utilisateurs sur sa page. C’est un procédé se basant sur les fautes de frappe retrouvées dans les URLs des sites des domaines visés. Il existe différents types de cybersquat, tous avec des objectifs différents, et des conséquences judiciaires plus ou moins fortes. Parmi les entreprises visées par cette pratique, nous retrouvons des noms comme Microsoft, eBay, et même Donald Trump.


 

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Sommaire

 


Chapitre 1

Définition du cybersquatting

Le cybersquatting correspond à l’utilisation illicite de noms de domaine similaires à ceux des marques. N’importe quelle personne, soit-elle physique ou morale, peut en être victime :

  • Des marques à but commercial
  • Les associations
  • Le nom de personnes physiques célèbres est sujet à des cyber-attaques

Cette pratique est condamnable car elle porte atteinte à une marque dans un but de profit et de visibilité en ligne. Le cybersquatting regroupe différents concepts, utilisables dans des domaines très variés. Le nom « cybersquatting » vient du mot anglais « squat », qui signifie « squatter ». Dans le domaine des TIC, le terme renvoie seulement au squat de noms de domaine qui n’ont pas été enregistrés par leurs propriétaires originaux.

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Chapitre 2

3 différents types de cybersquat

Comme évoqué précédemment, ce procédé est la somme de nombreuses pratiques visant à s’accaparer le trafic d’un domaine. Voici les 3 types de squatting les plus courants en ligne.


Typosquatting

L’un des types de cybersquatting les plus répandus est le typosquatting. Ici, le cybersquatteur achète volontairement des noms de domaine connus, avec une mauvaise orthographe. L’idée est de construire un faux site web que les visiteurs visiteront lorsqu’ils feront une faute de frappe. Plus un nom de domaine est long, plus le nombre d’orthographes possibles est élevé. Ainsi, avoir une appellation courte est une bonne pratique pour réduire les risques liés au cybersquatting.

De nombreuses entreprises se sont attaquées au problème et ont récupéré les droits des domaines litigieux. Elles les font rediriger vers leur site principal, ce qui leur permet d’obtenir un trafic naturel qualifié. L’application la plus courante du typosquatting est d’afficher des liens publicitaires avec la même thématique que la marque visée.


Domain grabbing

C’est une des formes les plus typiques du cybersquatting. Elle consiste à enregistrer un domaine, dans le but de le revendre à son propriétaire légitime. Et hormis le simple nom de domaine, s’impose également la problématique du TLD (top-level domains). Prenons un exemple, le TLD pour le site intotheminds.com est .com.

Si un cybersquatteur enregistre votre nom de domaine avant que vous puissiez le renouveler, la négociation directe s’impose. Il convient donc de consacrer une partie de son budget à l’achat préventif de noms de domaine similaires.


Gripe sites

Les gripe sites rentrent dans les débats sur la liberté d’expression. En effet, ces derniers existent pour critiquer toutes sortes de choses :

  • Certaines personnalités publiques : hommes d’affaires, responsables politiques, sportifs de haut niveau, etc.
  • Des structures : entreprises, organisations, partis politiques, etc.

Le révérend américain Jerry Falwell en a fait les frais en 2005 : c’est l’affaire Lamparello v. Falwell. En effet, le site fallwell.com utilisait son nom mal orthographié, pour réfuter des accusations homophobes. Suite à une plainte de Jerry Falwell contre Christopher Lamparello, la justice donnera raison au cybersquatteur. Pour cause, aucun élément commercial ne figurait sur le site mal orthographié, il ne portait donc atteinte à aucune marque.

 


Chapitre 3

3 façons de lutter contre le cybersquat

Le champ des possibles est vaste pour les squatteurs. C’est pour cela qu’il faut intervenir en amont et en aval pour garder le contrôle sur son image de marque.


Faire plus attention aux noms de domaines similaires au vôtre

En règle générale, il faut d’abord vérifier si le nom de domaine mène à un site web. Si le nom de domaine est à « vendre », ou « en construction » alors il s’agit certainement d’un cybersquatteur. Cela vaut aussi pour des pages principalement composées de publicités pour des produits/services liés à votre marque.


Entrer en contact direct avec le propriétaire du domaine problématique

Avant de tirer toute conclusion, contactez le titulaire du nom de domaine. Déterminez s’il existe une explication logique à l’utilisation du nom de domaine, ou si le titulaire est prêt à vous vendre le nom. Parfois, l’objectif du titulaire du domaine n’est pas le cybersquatting. Par conséquent, avant d’aller en justice, vous devriez envisager de parler directement avec le propriétaire du domaine.

cybersquatting contact

En cas de cybersquat, n’hésitez pas à contacter la personne responsable de ce désagrément.


Enregistrer la marque pour prévenir tout risque de cybersquat

Dès que possible, enregistrez la marque de l’entreprise. Seuls les propriétaires de la marque sont protégés. C’est essentiel pour être garanti d’obtenir une protection réglementaire. Il existe aujourd’hui des services de protection de la marque pour s’occuper des formalités administratives :

  • Novagraaf
  • Boip
  • CSC
  • etc.

Chapitre 4

2 exemples d’entreprises victimes de cybersquatting

Terminons cet article en évoquant 2 cas connus ayant façonné le visage du cybersquatting. Les exemples de Microsoft et de Donald Trump témoignent d’une réalité surprenante. Effectivement, les plus grandes entreprises et personnalités de ce monde ne sont pas à l’abri des campagnes de cybersquatting.


Microsoft face à un jeune étudiant

Mike Rowe a créé MikeRoweSoft.com en 2003 pour commercialiser ses services de conception de sites web. Il l’a fait en raison du jeu de mots phonétique qui ressemblait à « Microsoft », mais comme le domaine pouvait être confondu phonétiquement avec Microsoft.com, la grande entreprise a exigé qu’il transfère le nom de domaine. Après une réaction publique majeure contre la société, un accord à l’amiable a été conclu.

cybersquatting Microsoft

Microsoft, géant américain de l’informatique, a lui-même subi les effets du cybersquatting.

Du jour au lendemain, l’affaire fait la une des journaux internationaux. Le site de Rowe a reçu 250 000 visites en 12 heures et a été tellement submergé par le trafic qu’il a dû être transféré chez un nouveau fournisseur de services, qui s’est porté volontaire pour héberger le site gratuitement. L’affaire se conclura sur un accord à l’amiable. Entre autres, l’étudiant canadien recevra une console Xbox, le prix de la tranquillité et du contrôle pour Microsoft.


Même Donald Trump n’échappe pas au cybersquatting

Aux Etats-Unis, les instances judiciaires ont jugé un homme coupable de cybersquatting envers les noms de domaine de Donald Trump. La somme requise fut de 32 000 dollars de dommages et intérêts, tandis que Donald Trump en réclamait 400 000. J. Taikwok Yung, qui se décrit comme un « domainer », a créé quatre sites web pour parodier l’ex-président. C’est un cas typique de gripe site.

cybersquatting Donald Trump

Entreprises, hommes politiques, hommes d’affaires : tous peuvent être victimes du cybersquatting. (source : Shutterstock)

La loi sur la protection des consommateurs contre le cybersquatting définit ce phénomène comme « l’enregistrement de marques bien connues comme noms de domaine par des non titulaires de marques qui tentent ensuite de revendre les domaines aux propriétaires des marques. »



Publié dans Marketing.

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