Début janvier j’ai été photographier à Paris les belles vitrines rescapées de la période de Noël. C’est en effet en fin d’année que les vitrines sont les plus belles, les plus créatives et les boutiques de luxe de la place Vendôme et des alentours sont les témoins privilégiées de cette créativité débridée.
Cette année les vitrines de la boutique Chanel m’ont fait forte impression. Les deux superbes vitrines m’ont rappelé les premiers cabinets de curiosité assemblés par des collectionneurs qui dépensaient leur fortune pour réunir des objets d’origines différentes. On retrouve dans les vitrines de Chanel un peu de cet assemblage hétéroclite qui fait passer la beauté de l’ensemble avant la beauté de l’objet individuel.
Le Cabinet de curiosités par Domenico Remps (1690)
La vision du „mur“ d’André Breton m’est également revenu. Ce mur c’était l’assemblage d’objets fétiches représentant l’univers surréaliste, sa genèse comme son développement. Inspiré lui-même par les cabinets de curiosités Breton avait patiemment réuni ces objets puis réunis sur un mur de son bureau qui a été reproduit à l’identique au musée Pompidou à Paris. Vous trouverez d’ailleurs ci-dessous une vidéo à ce sujet.
Les objets d’art sont des fétiches pour les collectionneurs, signe d’une passions dévorante et d’un désir enfin assouvi. Pour le consommateur lambda le fétichisme prend une autre forme. C’est l’objet de marque qui devient le fétiche et qui symbolise l’ascension non plus spirituelle comme avec l’Art, mais bien l’ascension sociale. En assemblant un cabinet de curiosité autour des objets Chanel on cherche donc à signifier que cet objet a sa place parmi les fétiches du consommateur averti.
Note : les 2 vitrines étaient bien différentes. Regardez avec attention et trouvez les différences !
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