16 octobre 2020 1583 mots, 7 min. de lecture Dernière mise à jour : 10 janvier 2023

Etude de marché : la vente en vrac et le zéro déchet

Par Lorène Fauvelle Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
De nombreux mouvements sociaux pointent du doigt notre empreinte environnementale. Pour prendre l’exemple de la ville de Bruxelles : des manifestations pour le climat ont été organisées une fois par semaine pendant plusieurs mois début 2019. Le comportement des consommateurs […]

De nombreux mouvements sociaux pointent du doigt notre empreinte environnementale. Pour prendre l’exemple de la ville de Bruxelles : des manifestations pour le climat ont été organisées une fois par semaine pendant plusieurs mois début 2019. Le comportement des consommateurs suit cette lancée puisque de plus en plus d’entre eux commencent à faire des achats dans des magasins « zéro déchet ». En effet, les consommateurs sont de plus en plus conscients de leur empreinte environnementale et de leurs responsabilités à ce sujet, les poussant à s’interroger sur leur façon de consommer des biens et des services.

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Si vous n’avez que 30 secondes

  • Le premier acteur sur le marché mondial a été Bulk Barn au Canada en 1982

En Europe

  • Le premier magasin vrac d’Europe a été ouvert à Londres en 2007
  • La Commission Européenne a déclaré que les emballages plastiques mis en service sur le marché européen devront être réutilisables ou facilement recyclables d’ici 2030.

En France

  • 400 points de vente en vrac
  • Le marché du vrac a augmenté de 41% entre 2018 et 2019
  • 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019
  • 40% des foyers français font des achats en vrac
  • 5% de parts de marché

En Belgique

  • 300 points de vente bio/vrac/local
  • La majorité des points de vente sont situés dans les centres-villes

En Allemagne

En 2015, une étude a révélé que :

  • 82% seraient prêts à acheter sans emballages
  • 70% des répondants ne sont pas prêts à payer plus cher pour ces produits
  • 52% sont prêts à se déplacer plus loin

Sommaire

Covid-19 et le marché du vrac

Pendant le confinement, les Français sont seulement 22% à annoncer acheter en vrac (contre 40% en temps normal). Selon une étude menée mi-mai 2020 par Réseau Vrac auprès de 4 400 foyers français, en voici les raisons :

  1. 42% car les magasins et rayons étaient inaccessibles
  2. 29% se sont organisés autrement pour faire leurs courses pendant le confinement (rappelons que les services Click & Collect ainsi que de livraison à domicile ont vu une hausse des fréquentations significatives pendant le confinement)
  3. 21% parce qu’ils n’avaient pas confiance (pendant le covid-19)

Selon cette même étude, le vrac a en effet connu un ralentissement pendant le confinement.
Didier Onraita, co-fondateur de Day by day, la plus grande chaîne de vrac en France, déclare toutefois que l’enseigne est restée en croissance avec un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2019.

Alors que la vente en vrac a vu son rythme ralentir, 75% des producteurs belges ont vu leurs revenus augmenter ou se stabiliser pendant le confinement, signe que les consommateurs se sont mis à préconiser les circuits courts. Notons toutefois que cette tendance n’a pas duré puisque la situation s’est inversée de nouveau autour du mois de juin 2020 pour revenir à l’état d’avant-crise.

Les retailers de produits en vrac et zéro déchet

Les produits achetés en vrac (ConsoGlobe)

  • Oléagineux : 58% des foyers
  • Fruits secs : 51%
  • Légumineuses : 30%
  • Graines : 29%
  • Céréales et riz : 25%

De plus en plus de magasins et restaurants, et ce indépendamment de leur taille, se fournissent chez des producteurs locaux. Ces derniers sont nombreux à proposer des services comme le drive ou la livraison à domicile, que ce soit en B2B ou en B2C, afin de vendre leurs produits de la semaine et ce sans emballage.

Food Link, fast food prônant le circuit court.Par exemple, le petit restaurant vegan FoodLink, situé au centre de Mulhouse en France propose des plats qui sont non seulement bio et vegan, mais surtout préparés avec des ingrédients issus du potager des propriétaires ou des producteurs voisins. Bien entendu, des déchets sont tout de même produits lors de l’emballage des sandwichs ou des plats, certains retailers vont toutefois plus loin.


Où trouver de la vente en vrac ?

  • Dans les magasins spécialisés dans la vente de produits sans emballages
  • Dans les magasins bio (88% disposent d’un rayon vrac)
  • Dans certains supermarchés équipés

La tendance explose et des magasins proposant des produits sans emballages ouvrent de partout. Il est toutefois important de préciser que ces magasins ne représentent qu’une petite part de marché de la vente de denrées alimentaires en vrac (5% en France, contre 45% pour les magasins bio et 50% pour les supermarchés traditionnels).

Ces derniers peuvent être trouvés sous différentes appellations : les magasins zéro déchet, les magasins de vrac ou les produits nus, mais tous ont le même objectif : vendre des produits sans packaging et sans emballage. Vous trouverez tous les acteurs du vrac actifs sur le territoire français ici.

Comment ça fonctionne un « magasin en vrac » ?

Les consommateurs apportent leur propres contenants et se servent directement en magasin (pâtes, lentilles, fruits, légumes, café, thé, et bien plus). Ils pèsent leurs achats en caisse et payent. Lorsqu’ils viendront la fois suivante, ils apporteront certainement le même contenant en verre et ainsi éviteront de produire les déchets.

rayon de vente en vracGramm.genau à Francfort en Allemagne est un bon exemple de magasin zéro déchet. Le retailer offre de nombreux produits (alimentaires, cosmétiques, de toilette, ménagers ainsi que des accessoires) sans aucun packaging. La structure a également ouvert un café zéro déchet où sont vendus des plats et des gâteaux sans emballage, le tout en utilisant une façon de cuisiner qui se veut sans déchet. Vous n’y trouverez pas de plastique.


Il est essentiel de noter que les magasins zéro déchet ne proposent pas seulement des produits alimentaires sans emballage. La plupart d’entre eux incluent dans leur offre une large variété de produits ménagers, de toilette et cosmétiques dans le but de s’aligner au style de vie de leurs consommateurs. De plus grands retailers se lancent également dans le zéro déchet (supermarchés notamment). Lush – marque connue pour ses produits de toilettes et cosmétiques naturels – a notamment ouvert un « magasin nu » à Manchester en janvier 2019.

Les magasins sans emballages en Belgique


Robuust, un magasin en vrac, a ouvert ses portes dès 2013 à Anvers (Belgique). De nombreux magasins (plus de 300 comptabilisés à ce jour) sautent d’ailleurs le pas dans toute la Belgique. Retrouvez le dossier “Vivres en vrac” publié en 2015 par ERU asbl avec la participation de Bruxelles Environnement. Notons toutefois qu’en 5 ans, la situation a bien évolué.

Le drive zéro déchet

Tout d’abord, lorsqu’il s’agit de commandes à emporter, de nombreux snacks et autres fast food acceptent de remplir un Tupperware avec leurs préparations plutôt que d’utiliser des barquettes alimentaires. Vous pouvez tout à fait tenter cela la prochaine fois que vous commandez un sandwich ou un plat préparé à la boulangerie : apportez votre propre contenant.

Une autre initiative a été lancée dans le sud-ouest de la France, à Toulouse. Ce concept se nomme le « Drive tout nu » et a été développé sur la base des magasins en vrac. Le ‘Drive tout nu’ est un drive classique : vous commandez en ligne, l’équipe prépare votre commande, vous conduisez jusqu’au point de récupération de vos produits et récupérez votre commande. La seule, quoique majeure différence avec les drive traditionnels, se trouve dans les contenants et emballages : rien n’est à jeter. En effet, les produits sont stockés dans des bocaux en verre ou autres contenants réutilisables. L’équipe du ‘drive tout nu’ s’occupe de procurer tous les contenants dont vous avez besoin lors de votre première commande. Bien entendu, vous pouvez garder et réutiliser ces derniers, ou les ramener au ‘Drive tout nu’ lors de votre prochain passage afin de récupérer un bon d’achat. L’équipe s’occupera alors de nettoyer les contenants avant de les remettre en circulation


Là encore, vous ne trouverez pas seulement de la nourriture et des boissons mais également un large choix d’articles du quotidien comme des produits de toilette, des cosmétiques, des produits ménagers, des accessoires etc.

Les services zéro déchet

En ce qui concerne les services, il est un peu plus compliqué de trouver le zéro déchet comme fil rouge ou argument marketing. Toutefois, des entreprises en évènementiel orientées vers le zéro déchet sont en train de se démarquer. Nous avons tous déjà remarqué à quel point les événements entraînent la production de déchets, que ce soient des événements professionnels, des salons, des formations ou encore des anniversaires, mariages et des réunions familiales. L’objectif pour ces agences d’événementiels zéro déchet est de s’assurer que l’événement en question est organisé avec la quantité exacte de mobilier nécessaire et de veiller à gérer les achats, les emballages et le recyclage de façon effective afin de minimiser l’empreinte environnementale de l’événement.

Certaines entreprises spécialisées dans le service commencent également à promouvoir leurs activités comme étant zéro déchet. Ainsi, ces entreprises proposent par exemple des services de conciergerie et de gestion des installations zéro déchet. Je ne vais pas vous dire qu’elles sont faciles à trouver mais elles existent.

Images d’illustrations : Shutterstock



Publié dans Marketing.

5 commentaires

  1. Bonjour

    Pouvons-nous avoir l’autorisation d’utiliser votre article pour des stagiaires dans le cadre d’une formation dispensée sur le commerce recyclable en citant votre source ? Nous n’avons pas de site web pour l’heure.

  2. Bonjour,
    merci pour toutes ces informations. Je ne comprend pas la phrase , pourriez vous m’éclairer :
    La tendance explose et des magasins proposant des produits sans emballages ouvrent de partout. Il est toutefois important de préciser que ces magasins ne représentent qu’une petite part de marché de la vente de denrées alimentaires (5% en France, contre 45% pour les magasins bio et 50% pour les supermarchés traditionnels).

    Est ce que cela veut dire que sur la totalité du marché de la vente des produits alimentaires :
    – 45% sont en magasins bio
    – 50% en supermarché tradi
    – 5% en epicerie vrac

    La repartition bio et tradi ne me parait pas logique.
    Pouvez vous m’aider ?

    Merci d’avance,

    Justine

  3. Bonjour,
    Merci pour votre message. En effet, cette répartition est celle des ventes de denrées alimentaires en vrac. Elle n’est pas représentative des parts de marché des différents distributeurs.

    La phrase a été modifiée dans l’article pour clarifier ces données. Merci encore d’avoir souligné ce point !
    Nous avons publié plusieurs articles autour du secteur de l’alimentation et notamment celui-ci qui, je pense, vous intéressera : https://www.intotheminds.com/blog/etude-marche-du-bio/

  4. Bonjour Lorène,
    Merci pour la précision . Du coup les 400 points de ventes en vrac et 5% de part de marché du vrac indiquent uniquement les épiceries vrac?
    De même pour les 1,2 milliards d’euros de CA est ce uniquement pour les epiceries ( non compris les rayons vrac des magasins bio ou supermachés ? )

    Merci pour votre aide,

    justine

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