21 octobre 2016 559 mots, 3 min. de lecture

SIAL 2016 : premières conclusions et tendances

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Comme tous les 2 ans, j’ai  passé quelques jours dans les allées du plus grand salon alimentaire du monde: le SIAL 2016. Chaque année cet événement prend de l’ampleur et le cru 2016 n’aura pas fait exception. Le SIAL 2016 reste […]

Comme tous les 2 ans, j’ai  passé quelques jours dans les allées du plus grand salon alimentaire du monde: le SIAL 2016. Chaque année cet événement prend de l’ampleur et le cru 2016 n’aura pas fait exception.
Le SIAL 2016 reste un lieu incontournable pour qui réalise des études de marché dans le domaine de l’alimentaire et en particulier pour la détection des tendances. Voici mes premières conclusions (très globales j’en conviens); elles précéderont des articles plus détaillés sur des produits spécifiques que j’ai repérés.

Les produits Bio envahissent le marché

Il y a encore 5 ans l’alimentation biologique était déjà une tendance forte mais la consommation restait marginale au regard des aliments standards. Cette année c’était tout un hall qui y était dédié aux produits biologiques (et beaucoup d’autres étaient visibles à d’autres endroits du salon) ce qui témoigne de la robustesse de cette tendance. Je n’ai d’ailleurs pas rencontré un seul exposant qui ne propose déjà des variantes organiques dans sa gamme de produits ou qui était sur le point de le faire.
Les produits biologiques montrent la voie vers une agriculture plus respectueuse.
Aujourd’hui, 800 millions de personnes souffrent de la faim. Avec une population qui devrait croître de 2 milliards d’individus au cours des 30 prochaines années et une production qui stagne (depuis 2000 la production a été la plupart des années inférieure à la consommation), la FAO estime que la production doit augmenter de 60% pour couvrir les besoins humains. L’industrie agricole a évidemment atteint ses limites et de nouvelles avancées sont indispensables pour répondre aux défis qui nous attendent. Certains experts pensent d’ailleurs que l’espoir se trouve dans les 260 millions d’organismes qui peuplent dans chaque mètre carré de sol.

Des produits innovants certes, mais où est la valeur ?

Quelque 500 produits innovants ont été sélectionnés cette année par le jury du SIAL (2500 avait été soumis par les exposants, ce qui représentait environ 10-15% de l’innovation alimentaire mondiale annuelle). J’ai choisi environ 50 produits que j’ai trouvé plus intéressants que les autres et ai interviewé chaque exposant pour en connaître la genèse, le positionnement, le marché cibles, la proposition de valeur, …
Une chose m’a frappé. La plupart de ces innovations ajoutent peu ou pas de valeur pour le consommateur. Ce sont des innovations qui restent marginales et qui, en théorie, ne devrait pas justifier un prix plus élevé.

Est-ce que « innovation » rime avec « premium » ?

En ligne avec l’analyse ci-dessus, j’ai eu l’impression que de nombreuses entreprises pensaient l’innovation comme un moyen d’attirer des consommateurs haut-de-gamme. La plupart des produits perçus comme innovants étaient également plus chers que leurs équivalents « standards ». À mon avis, cette montée en gamme tarifaire n’est pas la meilleure stratégie marketing car elle ne vise que la partie congrue du marché (les clients les plus sophistiqués et argentés) et surtout parce que la récurrence de l’achat sera impacté négativement par le prix plus élevé. Or les profits dans les produits de consommation courante viennent de la régularité et de la récurrence de la consommation. Pour cette raison il vaudrait mieux tenter de combiner innovation et coûts maîtrisés afin de répondre aux besoins du plus grand nombre.



Publié dans Innovation, Marketing.

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